L'être humain appartient à
un tout qu'est la nature et se trouve, au sein de celle-ci, au
sommet de la pyramide de la complexité. Dans le volume
d'espace qu'occupe le corps, la peau est la limite, la frontière
de son propre territoire. Au même titre qu'une photographie
aérienne définit la structure de la croûte
terrestre, j'ai cherché dans ce travail à cartographier
ma peau évoquant ainsi la complexité des réseaux
qui la dessine. Pour obtenir ce résultat, j'ai utilisé
une matière translucide me permettant de mouler les
différents reliefs de ma peau et présentant une
épaisseur variable en fonction des aspérités
de la matrice. Les différents reliefs créés
laissant plus ou moins passer la lumière projetée
au travers, les moulages sont utilisés comme des négatifs
noir et blanc d'une part, et comme des diapositives d'autre part.
Le négatif utilisé ici n'est donc plus une empreinte
de lumière mais une empreinte directe du relief de ma
peau. Grâce à ce procédé, j'ai
réalisé une centaine d'empreintes de différentes
parties du corps.
Les photographies noir et blanc obtenues constituent une cartographie
relativement complète des différentes structures
qui constituent ma peau.
Les diapositives, projetées sur un mur et le recouvrant
dans sa totalité, semblent ainsi reprendre leur forme
initiale, comme une peau se greffant sur une architecture intérieure.
Hélène MARCOZ |
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