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Maurice CUQUEL

" À l'ombre de la mémoire arménienne "

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LA SOUTERRAINE (Creuse)
Du 1 au 29 juin 2019
Médiathèque René Chatreix
Place Saint-Jacques
Ouvert mardi, jeudi, vendredi 14h-19h
mercredi 9h-12h30 / 14h-17h30
samedi 10h-17h30

Entrée libre

" À l'ombre de la mémoire arménienne "

Poser son regard sur celui d’un autre. Plonger dans sa mémoire et fixer les instants de recueillement centenaire d’un peuple d’orient. Nous sommes en 1915. La peur et l’horreur saisissent les arméniens de la jeune Turquie et en emportent des milliers dans la mort. Ceux qui survivent partent en exil dans l’étendue du monde, d’autres restent cachés ou se réfugient dans la petite Arménie voisine, à l’est. Pour tous commence alors le silence froid et pesant de l’Histoire. D’un événement douloureux dont on s’acharne à nier les traces. D’une tragédie qui s’efface….

Qui se souvient du Génocide Arménien ?
Cent ans après, les vivants d’aujourd’hui se rassemblent. En ce mois d’avril 2015, Erevan, capitale de l’Arménie, si grise en hiver s’orne d’un violet vif, couleur du myosotis. La fleur de mémoire, symbole des commémorations, fleurit au printemps.
1915 – 2015. Face aux ombres du passé, le regard se pose, s’éteint et devient silencieux. Comment témoigner de ces fantômes de la mémoire qui hantent les descendants de rescapés ? Comment faire exister cette sourde tragédie qui pèse sur l’Arménie d’aujourd’hui ?
Maurice Cuquel, par ses photos, s’inscrit dans la continuité de tous ceux et celles qui ont voulu témoigner, raconter, alerter. Non comme rescapé ou survivant, mais comme témoin lucide d’un regard porté sur un présent qui se souvient. Attentif aux fragilités et fractures d’une société arménienne piégée dans son passé et recluse dans une identité survivante des crimes et des atrocités. Aux carrefours d’une langue et d’une église millénaires, la famille arménienne commémore son arménité blessée.

Témoigner donc…
D’un souvenir collectif, de celui d’un peuple qui se recueille. Les images de Maurice Cuquel, pudiques et respectueuses, s’inscrivent dans la lignée de ses précédents travaux sur le centre de torture S21 au Cambodge, qui nous parle de ces peuples meurtris par l’histoire, en quête de reconnaissance et d’espérance. Un regard aiguisé et proche, dévoilant les ombres et reflets du teint triste de l’Arménie d’aujourd’hui mais laissant aussi entrevoir les instants de dignité éphémère d’un peuple éternel.
Par son travail, Maurice Cuquel nous dévoile ce qui fait lien et constitue les racines de l’identité mémorielle arménienne. Il livre surtout un témoignage universel à tous ceux et celles pour qui le devoir de mémoire contribue à fonder notre commune humanité.

Guillaume De Chazournes / 2015
Journaliste indépendant