D’un premier abord, l’île de Lanzarote présente un décor lunaire. Tellement différente des clichés tant convoités des Canaries. Un univers, semble-t-il, hostile, des champs de terres arides, une végétation quasi invisible, des roches aux formes invraisemblables. Quelque chose de différent et de mystérieux qui nécessite de s’y attarder pour la ressentir : ne surtout pas se braquer - ni la figer - prendre le temps de la rencontrer, se mettre au service de la magie qui y est offerte.
Ouvrir l’œil, le bon, sans objectif certain. Accueillir ses stigmates, se mettre à la disposition de cet endroit dédié aux rêves, capter le moindre détail, sublimer la matière, honorer les couleurs, jouer avec les profondeurs de champs… de lave.

S’oublier - si petit, si fragile, si ingrat – s’incliner…

Utiliser ma sensibilité et mon rapport à l’image pour tenter de créer le paradoxe : l’agressivité d’une terre sèche avec ses bouts de fracas et la force d’une Nature colorée, résistante, toujours prête à s’offrir en cadeau malgré nos traitements irrespectueux. L’esthétisme au service de la réflexion… de l’appareil.

Et reconnaître l’Extra- ordinaire - Terrestre.

Valérie Gastine