Michel DELLA-VEDOVA:
Comédie Humaine

Ayant récemment fait l’acquisition d’un vieil album photo auprès d’un brocanteur à l’occasion des puces de la cité, j’ai découvert l’existence de ces vieilles photos sépia, principalement des portraits en pied, datées de 1860 à 1900, souvent de format 6 x 10 cm, réalisées par divers photographes comme BERT, CAIROL, CHERI ROUSSEAU, MONSEGUR CONTE, CRESPON, DUPUY, etc...
Suite à cela, j’ai pu constater à la suite de recherches sur internet qu’il existait une multitude de ce type de photos.
Possédant à l’origine une démarche de peintre, je me passionne de plus en plus ces derniers temps pour la photographie, travaillant à la fois en numérique et en argentique.
Mon activité de mail artiste - activité dans laquelle le collage et le détournement d’images tiennent un rôle important - m’a donc amené à me demander ce que je pouvais réaliser avec cet ensemble de photographies d’époque.
J’ai donc décidé de mettre en scène ces différents personnages.
Collectant des images anciennes et quelques autres ajouts plus contemporains, j’ai réalisé des installations racontant de petites histoires burlesques, assemblages hétéroclites et décalés navigant entre comédie, tragédie et image surréaliste.
L’apparente poésie qui peut se dégager de ces représentations semble toutefois toujours au bord de la rupture comme un équilibre fragile entre temps suspendu et potentiel désastre imminent.
Réalisation des photos : le procédé était de mettre en place les différents éléments découpés individuellement devant un décor de fond à plusieurs niveaux de distance puis d’éclairer la scène par une source de lumière afin de créer des ombres projetées créant de la profondeur et du relief.
Le résultat final devait impérativement être une photographie de format carré ainsi que de couleur sépia afin de conserver l’état d’esprit de l’époque.
Parfois l’idée de base a été facilement réalisable, parfois, selon les éléments en ma possession et l’interaction possible entre les divers sujets, l’idée originale s’est transformée d’elle-même en une scène légèrement différente.
A l’ère du numérique et des logiciels de retouche photo, ce « bricolage » photographique sans correction de la photo finale et donc éloigné de la perfection visuelle m’a paru apporter une touche de fraîcheur et de simplicité me permettant de prendre du plaisir à réaliser cette suite de tableaux.